mardi 22 mai 2007
Journal du Citoyen 22 mai 07
1Supplément indépendant d’informations électoralesN°83 - Semaine du 21 au 27 mai 2007Les sénateurs se mobilisent autour de leur bureau définitifLe bureau définitif du Sénat de la République démocratique du Congo est désormais opérationnel.Les sept membres élus ont été officiellement installés le 14 dernier mai au Palais du peuple de Kinshasa au cours d’une cérémoniesolennelle à laquelle plusieurspersonnalités tant nationalesqu’étrangères ont pris part, en l’absence toutefois du président Joseph Kabila et du Premier ministreAntoine Gizenga.L’installation du bureau définitif du Sénat a mobilisé du monde. Au rendez-vous, des membres du gouvernementet ceux du bureau de l’Assemblée nationale, avec en tête son président Vital Kamerhe, ainsi que des responsables des cours et tribunaux. Ont été aussi présents les membres des missions diplomatiques.L’affluence était telle que certains journalistes et retardataires n’ont pas eu accès à la salle, après le démarragede la cérémonie à 15 heures.S’appuyant sur l’article 114 de la Constitution qui prévoit la convocationde la session extraordinaire le quinzième jour suivant la proclamationdes résultats des élections, le président du bureau provisoire du Sénat, Mbueshi Kongo, a rappelé la mission assignée à son bureau.Il s’est agi, selon lui, de l’installationdu bureau sous la direction du doyen, assisté de deux sénateurs les moins âgés, de la validation des pouvoirs,de l’élaboration et de l’adoption du règlement intérieur ainsi que de l’élection du bureau définitif. D’où la cérémonie du jour qui constitue le couronnement de la mission dévolueau bureau provisoire, a déclaré Mbueshi Kongo.«Je ne suis pas un vice-président»Le président élu du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, a profité de l’occasionpour éclairer l’opinion face aux ambitions qu’on lui prête.«Je ne suis pas un vice-président pour jouer le rôle du président de la République, mais j’ai été élu présidentdu Sénat ayant un pouvoir clairementdéfini», a-t-il rétorqué à ceux qui voient en son élection une opportunitépour prendre la place du chef de l’Etat.Bien que la Constitution prévoie qu’en cas de vacance ou d’empêchementgrave du président de la République, le président du Sénat assume l’intérim jusqu’à l’organisationdes élections, Kengo wa Dondo a fait savoir que cela n’a jamais été la motivation qui l’a poussé à postuler au présidium de la Chambre haute du Parlement.C’est plutôt le souci d’organisationpour faire avancer la démocratie en RDC, a-t-il souligné.Kengo se veut rassembleurPar ailleurs, Léon Kengo a tenu à rassurer ses compatriotes sur son appartenance politique. A ce sujet, il a souligné qu’il a été élu comme indépendantet qu’à ce titre, il se mettra au milieu du village en vue de concilierles divergences, les antagonismeset de récréer un environnement apaisé et décrispé.Les sept membres du bureau du Sénat, en l’occurrence le président, assisté de deux vice-présidents, du rapporteur et de son adjoint ainsi que d’un questeur et de son adjoint, ont ensuite été présentés à l’assistance et installés officiellement.Les sénateurs saluentl’hétérogénéité du bureauAprès l’ambiance du vote, les sénateursont mis de l’eau dans leur vin. Abordés, plusieurs membres de cette institution se sont dits satisfaits de la composition du bureau et ont tenu à saluer l’hétérogénéité constatée.Proche de l’Alliance de la MajoritéPrésidentielle (AMP), issu du Rassemblement congolais pour la démocratie/ Kisangani - Mouvement de Libération (RCD/KML), l’ancien ministre John Tibassima n’a pas cachéson soulagement à l’issue de la cérémonie : «La démocratie a parlé en ce qui concerne la composition du bureau et nous sommes contents de tous ceux qui sont là, parce que c’est nous qui les avons élus».Convaincu que les sénateurs ont agi avec sagesse et responsabilité en élisant les membres du bureau, il invite ses collègues à mettre en évidencece qui les unit pour travailler dans l’harmonie, la transparence et le soutien mutuel.Membre également de l’AMP, Henry Thomas Lokondo se montre enthousiaste : «La cérémonie du jour est protocolaire, constitutionnelle. Nous sommes contents de la mise en place du bureau définitif, synonyme qu’on commence maintenant le travailafin de jouer notre rôle au sein de cet organe législatif».Optimiste pour l’avenir, il exclut tout éventuel couac lié à l’appartenancepolitique et s’oppose à toute division pour le bien-être du peuple congolais.«La démocratie a besoinde contrepoids»Romain Nimy, sénateur du Mouvementde Libération du Congo (MLC), proche de l’opposition, est également soulagé : «La démocratie a besoin de contrepoids et de différence. L’électiond’un homme du centre, un indépendantcomme Kengo, est un gage de survie pour la démocratie».Redoutant la récupération de la situationpar la majorité, Romain Nimy fait savoir que, suivant le règlement intérieur, le choix du mode de vote revient au président du Sénat. «J’espèreque Kengo étant démocrate, il choisira le vote secret pour permettreà tout le monde de s’exprimer liSommaire Monuc: les raisons de la prolongationdu mandat jusqu’au 31 décembre2007...................................P.2 Paul Madidi : «La Cour pénale internationaleva bientôt lancer des mandats d’arrêt contre d’autres leaderscongolais».............................P.3 Nord-Kivu : urnes et isoloirs en vente sur les marchés.................P.4 Mbandaka : surprise et satisfactionaprès l’élection de Kengo wa Dondo...........................................P.4Le président du Sénat n’a pas le pouvoir d’influencer le voteLe pouvoir législatif en République Démocratique du Congo est exercépar un Parlement composé de deux Chambres, à savoir l’Assemblée nationaleet le Sénat.Selon l’article 100 de la Constitution,chacune des Chambres jouit de l’autonomie administrative et financièreet dispose d’une dotation propre. Le Parlement vote les lois. Il contrôle le gouvernement, les entreprises publiquesainsi que les établissements et services publics.D’après le sénateur Fidèle Sulubika Issa, membre de l’Alliance de la MajoritéPrésidentielle (AMP), la mission du président du Sénat est de coordonner le travail des sénateurs tout en respectantles règles du jeu, c’est-à-dire la loibrement, selon sa conscience», a-t-il estimé.Aubin Ngongo Luwowo, proche aussi de l’Union pour la Nation, abondeégalement dans le même sens : «Avec un ancien Procureur général, ancien président du Conseil judiciaire à la tête, le Sénat travaillera en respectantstrictement la Constitution et les lois de la République».A propos des familles politiques qui orientent parfois le vote, il pense qu’il faut oublier cet aspect des choses; car, soutient-il, «une famille politiquene vote pas des lois. Il y a des lois qui existent déjà et d’autres que les sénateurs vont voter. Et tout le monde est censé les respecter».Un avenir roseIssu du RCD, mais élu rapporteur adjoint de la Chambre haute en tant que candidat indépendant, Jean-Pierre Lola Kisanga voit, quant à lui, l’avenir en rose. «J’entrevois, dit-il, l’avenir du Sénat avec beaucoup d’optimisme, de responsabilité et de confiance. Nous travaillerons de concertavec tous les sénateurs dans le respect des règles de la démocratie et de la différence».«Il est possible, poursuit-il, que nous puissions susciter un nouveau dynamisme au sein du Sénat afin que le parlement de la troisième Républiquedonne l’exemple d’un modèle institutionnel nouveau qui accompagnerala République dans la réalisationdes défis qui s’imposent à elle».Dominique MUKENZAet l’esprit du règlement intérieur de la Chambre haute du Parlement.Malgré la majorité numérique des membres de l’AMP au Sénat, le présidentdu bureau de cette Chambre ne peut en aucun cas influencer le vote des lois. Pour Sulubika, ce membreélu n’a pas d’agenda caché dans l’exercice de sa fonction.La politique étant un jeu d’intérêts, soutient-il, les sénateurs membres des partis ou des regroupements politiquesainsi que les indépendants doiventfaire leur travail pour défendre les intérêts de leur électorat, et donc du peuple congolais.S’agissant de la levée de l’immunitéd’un député national ou d’un sénateur,le cas par exemple du sénateur Jean-Pierre Bemba qui est allé se faire soigner au Portugal, Fidèle Sulubika a souligné que c’est la plénière du Sénat qui doit trancher. Les membres devront se décider au cours d’une réunion.La Constitution de la République en son article 110 indique que le mandatd’un député ou d’un sénateur peut prendre fin par l’expiration de la législature,le décès, la démission, l’empêchementdéfinitif et l’incapacité permanente.A cela s’ajoute l’absence non justifiéeou non autorisée à plus d’un quart des séances d’une session et la condamnationirrévocable à une peine de servitude pénale principale pour infractionintentionnelle, etc.Bibiche MUNGUNGUN°83 - Semaine du 21 au 27 mai 20072A chaudLes pires crimes qui ont été commis dans le monde ne resterontplus impunis. Les auteurs de ces violations des droits de l’homme devront désormais répondrede leurs actes devant une cour internationale compétente. C’est ce qui a justifié la création de la Cour pénale internationale (CPI). Comment fonctionne-t-elle? Quelles sont les pays membres? Comment cette cour peut-elle intervenir en RDC ? Autant de questions que bon nombre de personnes se posent sur l’existencede cette institution.Première Cour pénale internationalepermanente, la CPI a vu le jour le 17 juillet 1998 par l’adoptiondu Statut de Rome, considéré comme le fondement juridique de la création de cette Cour. Ce statut est entré en vigueur le 1er juillet 2002 après sa ratification par 60 pays.Depuis le 1er janvier 2007, l’effectifd’Etats parties du Statut de Rome est passé à 104. Et parmi ces pays, figure la RDC.La compétence de la CPIBasée à la Haye, aux Pays-Bas, la CPI est compétente sur les questionsdes crimes les plus graves qui touchent la communauté internationale.Ce qui lui donne le pouvoir d’enquêter et d’engager des poursuitescontre les auteurs des crimes de guerre, de génocide et des crimescontre l’humanité.Cette Cour juge et, le cas échéant, condamne les personnes inculpées. Même si elle reçoit les financementsdes Etats parties, des contributions volontaires de gouvernements,d’organisations internationales,de particuliers et d’entreprises,elle demeure une institution internationale indépendante et neutre.Dans ce cas, aucune personne, aucun gouvernement n’a le droit d’influencer l’action des juges. Toutefois,il faut noter que la Cour ne se substitue pas aux systèmes nationauxde justice pénale, mais elle les complète.Pas d’immunitédevant la CPILa notion d’immunité devant la CPI n’est pas prise en compte. Ce qui revient à dire qu’aucune personnene peut échapper à des poursuitesen raison de fonction ou d’un poste occupé à l’époque où les crimesont été commis.En outre, souligne un document de la CPI, le fait d’agir en qualité officiellede chef d’Etat, de membres du gouvernement ou du Parlement, de représentant élu ou d’agent d’un Etat n’exonère en aucune façon une personne des poursuites ou de sa responsabilité pénale.La présence de la CPIen RDCLe conflit armé qu’a connu la RDC a occasionné d’énormes pertesen vies humaines. Curieusement,les auteurs de ces crimes contre l’humanité continuent à être couverts par l’impunité.Monuc: les raisons de la prolongationdu mandat jusqu’au 31 décembre 2007Arrivé à terme le 15 mai dernier,le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies au Congo (Monuc) vient d’être prolongé jusqu’au 31 décembre 2007. Ainsi en a décidé le Conseil de Sécurité de l’ONU, à l’unanimitéde ses membres, au cours d’une réunion tenue le 15 mai à New-York, ville américaine qui abrite le siège des Nations Unies.Selon M. Kemal Saiki, porte-parolede la Monuc qui a annoncé cette prolongation au cours du point de presse hebdomadaire tenu le 16 mai à Kinshasa, la Résolution 1756 votée par le Conseil de Sécurité de l’ONU autorise également le maintiendes effectifs de la Monuc en RDC.Contribuer à la stabilitédu paysCes effectifs, poursuit Kemal Saiki, pourront aller jusqu’à 17.030 militaires, 760 observateurs militaires,391 formateurs de police et 750 membres d’unités de maintien de l’ordre.Cette Résolution autorise égalementla Monuc à aider le Gouvernementcongolais dans l’instauration d’un environnement stable en matièrede sécurité.Et dans ce cadre, la Mission onusienneappuiera les opérations conduitespar les brigades intégrées des Forces armées de la Républiquedémocratique du Congo (FARDC)déployées dans l’Est du pays, tout en les sensibilisant au respect des droits de l’homme, a encore fait savoir le porte-parole de la Monuc.Sur le plan politique, la Mission onusienne entend mettre à profit le reste de ses jours en RDC pour soutenirla consolidation des institutions démocratiques, le rétablissement de l’Etat de droit et garantir un environnementsûr et stable pour la tenue d’élections locales libres et transparentes.Ce processus prévoit l’élection de 98 Conseils municipaux, 5400 Conseils communautaires locaux, 98 bourgmestres, 21 maires, 700 chefs de secteurs et leurs adjoints sur l’ensemble du pays.Motivation de la RésolutionLa Résolution 1756 votée par le Conseil de Sécurité de l’ONU sur la RDC a été motivée par plusieurs faits contenus dans le dernier rapportque le Secrétaire général deZoom sur la Cour Pénale InternationaleA savoirl’ONU a adressé à l’Assemblée généraleen mars 2007.Le Conseil a également épinglé le massacre survenu dernièrement dans la province du Bas-Congo et les affrontements armés ayant opposél’armée régulière à la garde rapprochée du sénateur Jean-PierreBemba les 22 et 23 mars dernier à Kinshasa comme étant des faits qui confirment la persistance du recoursà la violence en RDC pour le règlement des différends.La persistance des groupes armésdans l’Est de la RDC, le trafic illicite d’armes et des ressources naturelles ainsi que l’insécurité grandissante qui sévit dans les provincesdu Nord-Kivu et du Sud-Kivu n’ont fait que confirmer le rapport du Secrétaire général de l’ONU.La Résolution 1756 du Conseil de Sécurité sur la RDC est intervenuealors que Mme Louise Arbour, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme était en visite de travail de cinq jours dans ce pays. Elle était en pourparlers avec les dirigeants congolais afin d’obtenir plus d’engagement de leur part dans la lutte contre l’impunité, le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire.Dieudonné MBUYIPour rétablir les victimes dans leurs droits, le président Joseph Kabilaa écrit au procureur de la CPI en mars 2004 pour que celui-ci puisse enquêter sur les crimes commis depuisle 1er juillet 2002 en RDC.Après examen, la requête du chef de l’Etat a été acceptée par le procureur qui considérait qu’il y avait suffisamment de motifs susceptiblesde lancer une enquête sur les crimes commis en RDC depuiscette date. C’est ainsi que les enquêtes ont été diligentées. Premièrecible à tomber dans le filet de la CPI, le président de l’Union des patriotes congolais (UPC), Thomas Lubanga.Des sanctions contreles auteurs des crimesA travers sa présence en RDC, la Cour pénale entend aider les victimes des crimes à rentrer dans leurs droits et obtenir des sanctions contre les principaux responsables de ces crimes.La CPI comprend 4 organes, à savoir : la présidence, les Chambres,les bureaux du Procureur et le greffe. Chacun de ces organes a un rôle spécifique. S’agissant de l’ouverture d’une enquête, les pays membres peuvent demander au Procureur de mener une enquête.Dans ce cas, le bureau du Procureurchargera ses enquêteurs de descendre sur terrain pour recueillir des éléments de preuve dans les zones où les crimes ont été commis.Blandine LUSIMANAN°83 - Semaine du 21 au 27 mai 2007Les victimes et les témoins ont-ils déjà été entendus par la CPI?Certainement que des témoins ou même des victimes ont été consultés avant et pendant les enquêtes. Pour ce qui est des victimes, tout dépend des juges et des victimes elles mêmes qui peuvent intervenir à tout moment de la procédure. Cela doit se faire évidemmenten veillant au respect de la confidentialité qui entoure la question des victimes et des témoins.Propos recueillis parOlivier DIOSOet Désiré BAEREJean Kalala, fonctionnaire, KintamboCette composition hybrideest bonne du fait qu’elle donne des garanties à ceux qui pensaient qu’une nouvelledictature veut s’installer au pays. C’est une formule purement congolaise où la minorité l’emporte sur la majorité. Attendons voir ce que ça peut donner comme résultat. Quelles que soient leurs familles politiques, les membres de ce bureau définitifont intérêt à cohabiter et à collaborer pour sauver la jeune démocratie congolaise.Jean Nanga, commerçant, KinshasaCette composition est équilibrée aussi longtemps que toutes les tendances s’y retrouvent. Cette option permettraune bonne cohabitationet une gestion harmonieusede la Chambre haute du Parlement, parce que les proches du pouvoir et ceux de l’opposition vont se surveiller mutuellement. Ce vote est également un signe palpable de la démocratie et crédibilise le Sénat.golais avait demandé au Procureur de la CPI de se saisir de la situation en RDC, c’était pour qu’il enquête sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo. La premièreenquête ou affaire, c’était sur la situation en Ituri. Mais il y en aura d’autres. D’ailleurs, le Procureur a déjà fait remarquer qu’avant la fin de cette année, d’autres mandats d’arrêtseront annoncés et lancés contre d’autres leaders congolais. Toujours, avant la fin de 2007, la Cour annonceral’ouverture d’une autre enquête en dehors de l’Ituri.Où en est-on aujourd’hui avec le procès de Thomas Lubanga, un Congolais actuellement poursuivi par la CPI ?Il faut tout de suite corriger. Le procès Lubanga n’a pas encore commencé.Il a été créé une Chambre de première instance qui va justement organiser le procès. Ce qui s’est passéjusqu’ici, c’est une audience de confirmation des charges au cours de laquelle le procureur devait donner les preuves des accusations qu’il a contreLubanga Dyilo. Il s’agit de l’enrôlementdes enfants de moins de quinze ans au sein de la branche armée de l’UPC. Et surtout d’avoir fait participerces enfants dans des hostilités. Cette audience de confirmation des charges s’est déroulée en novembre 2006. Et les juges, après étude et analyse des preuves présentées par le Procureur, ont confirmé ces charges.Maintenant, on attend le procès dont la date sera précisée par cette Chambre dont je viens de parler dans les semaines ou mois qui viennent.Outre Thomas Lubanga, y a-t-il des poursuites prévues contre d’autres seigneurs de guerre ?Comme dit souvent le Procureur, Thomas Lubanga est peut-être le premier citoyen congolais qui est arrêté,mais il n’est certainement pas le dernier. Les enquêtes se poursuivent non seulement en Ituri mais aussi sur d’autres territoires en dehors de l’Ituri. Lorsque le gouvernement con3A coeur ouvertCélestine Ekoko,ménagère, BarumbuJe suis très satisfaite de ce vote qui met en place l’opposition et le pouvoir pour une cause commune, à savoir la reconstruction du pays. La présence de toutesles tendances dans ce bureau définitif donne des signaux forts de développementet de la reconstruction du pays. La cohabitation est certaine, car ils doivent travaillerdans l’unité, la solidaritéet l’amour afin de relever le défi majeur qui les attend.Godus Tagu, cordonnier, MasinaLa composition du bureaudéfinitif du Sénat me satisfait, car elle donne de la quiétude à la population. Elle a mis fin aux murmures, selonlesquels on est retourné à l’époque où, seule, une famille politique dirigeait. Cette élection a également créé l’équilibre au sein de notre système politique. Aux nouveaux élus, nous devons donner la chance de travailler dans la quiétude pour le bien-être de tous les Congolais. Etant nous-mêmes Congolais,nous devons oublier le passé et regarder tous dans la même direction.Paul Madidi : «La Cour pénale internationale va bientôt lancer des mandats d’arrêt contre d’autres leaders congolais»La lutte contre l’impunité préoccupela Cour pénale internationale (CPI). C’est dans ce cadre qu’elle a entrepris des poursuites en justicecontre Thomas Lubanga, ancienchef de l’Union des patriotes congolais (UPC), branche armée opérant en Ituri, dans la Province Orientale. Paul Madidi, chargé de l’information et coordonnateur des programmes de sensibilisation de la CPI en République démocratiquedu Congo, éclaire l’opinion sur cette institution.Paul Madidi, en quoi consiste le travail de la Cour pénale internationale?La Cour pénale internationale (CPI) est un tribunal international, le tout premier, permanent, créé pour lutter contre l’impunité des auteurs présumés des crimes plus graves qui touchent la communauté internationaleà savoir le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.C’est donc pour ces crimes commis après juillet 2002 que la CPI est compétente. Son siège se trouve à La Haye, aux Pays-Bas. Certes, la Cour exerce sa compétence à l’égard de ces crimes que je viens de citer lorsqu’ils sont commis sur le territoired’un Etat qui a ratifié le Statut de Rome qui est l’acte constitutif de la CPI, mais aussi lorsque le Conseil de sécurité des Nations Unies défère une situation donnée au Procureur de la CPI.Micro baladeurSelon Paul Madidi, la Cour pénale internationale est déterminée à traquerles auteurs de génocide et des crimes contre l’humanité. (Photo CPI)Victorine Odia, couturière, KalamuCette composition est bonne, mais cela ne suffit pas. Ce qui reste à faire, c’est le travail que tout Congolais attend de nouveaux élus. Et pour que le bureau du Sénat arrive à donner de bons résultats,il faut que ses membressoient unis et puissent surtout avoir la crainte de Dieu, socle de toute réussite. Qu’ils travaillent tous avec l’idée de la reconstruction et combattent la prédation qui a plongé ce pays dans le sous-développement. Que chacun des membres du bureaumette la main à la pâte pour faire la différence avec le passé.Propos recueillis à Kinshasa par Blaise NDONGALAComment jugez-vous la composition du bureau définitif du Sénat ?N°83 - Semaine du 21 au 27 mai 20074Supplément indépendantd’informations électorales1er niveau, Immeuble SOMIPAvenue du Commerce n° 34Kinshasa/Gombee-mail : journalducitoyen@yahoo.fr081- 0123090http://www.jdconline.netProjet de la Haute Autorité des Médias, financé par DFID, la DGCD, l’APEFE et l’ACDI;en partenariat avec l’InstitutPANOS Paris et l’APEFELe «JDC» est envoyé en province avec l’appui logistique de la MONUCConsultantPhilippe DE BOECKDirecteur de rédactionYves KALIKATRédacteur en chefDésiré BAEREGestion et ComptabilitéSylvie KOKOKANIPigistes (Kinshasa)Joseph NKAMBIDIO (APA)Olivier DIOSO (Le Potentiel)Dominique MUKENZA (Le Phare)Blandine LUSIMANA (L’Observateur)Bibiche MUNGUNGU (La Référence Plus)Blaise NDONGALA (The Post)Dieudonné MBUYI (La Tempête des Tropiques)Urnes et isoloirs en vente sur les marchésPigistes (provinces)Correspondants de Syfia/InterCongo médiaet de Panos ParisDessinPatou BOMENGALay-out et mise en pageASIMBA BATHYDiffusionJean KIALAFabrice RUGAMIKAEchos des provincesL’élection, le 11 mai dernier, de Léon Kengo wa Dondo, candidat indépendant,au poste de président du Sénat où l’Alliance de la majorité présidentielle(AMP) est pourtant majoritaire,suscite de nombreuses réactions à l’Equateur, sa province d’origine. A Mbandaka, chef-lieu de province et fief de l’Opposition, la nouvelle a été favorablementaccueillie.Personne, au fait, n’y croyait tellement.Mais une fois annoncée, la nouvelle s’est répandue dans la ville comme une traînée de poudre. «Kengoa gagné ! C’est lui le président du Sénat…», pouvait-on entendre ça et là.La joie était visible sur les visages de nombreux Mbandakais (habitants de Mbandaka) dans l’après-midi du 11 mai. Au marché central de la ville, des groupes de gens se sont créés spontanément pour commenter l’évènement.Rééquilibrage politiquePour de nombreux sympathisants de l’Union pour la Nation (UN, plate-forme ayant soutenu Jean-Pierre Bemba au second tour de l’élection présidentielle et à laquelle s’était joint Kengo), l’élection de ce dernier à la tête du Sénat constitue une grandeMbandaka : surprise et satisfaction après l’élection de Kengo wa Dondovictoire et un motif de satisfaction pour l’Opposition. «Cela permet un rééquilibrage de l’espace politique congolais. C’est une bonne affaire que le deuxième personnage du pays soit issu de l’Opposition», confie DavidBilongo, un enseignant.D’autres estiment que l’Oppositiona pris sa revanche sur l’AMP, qui l’avait emporté lors des sénatoriales et de l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs de provinces dansUrnes, isoloirs et autre matériel électoral, qui ont servi lors de récentsscrutins en RDC, se retrouventsur les marchés de Butembo, au Nord-Kivu. S’ils font le bonheur de certains, d’autres se demandent avec quoi seront organisées les prochaines élections locales.Donnez 270 francs et je vous passe ma marchandise.» La marchandisedont ce jeune taximan de Butembo parle avec des amis, dans la province du Nord-Kivu, ce sont les urnes et les isoloirs qui ont servi lors des élections présidentielle et législatives de juillet 2006. Depuis un certain temps, ce matériel, propriété de la CommissionEQUATEURles circonscriptions où l’UN avait la majorité.Des militants du Mouvement de libération du Congo (MLC), principal parti d’opposition, espèrent qu’avec l’élection de Kengo à la tête du Sénat,la levée de l’immunité du sénateur Jean-Pierre Bemba, qu’il avait soutenu au second tour de la présidentielle, ne pourrait plus avoir lieu.Matthieu MOKOLOInterCongo media/SyfiaUne sélection deJoseph NKAMBIDIOKasaï Oriental. Le gouvernement provincial publié mi-mai par le gouverneur de province, Ngoy Kasanji, a été accueilli sans enthousiasme par la population, déçue de la nomination des ministres jugés «sans envergure politique». D’aucuns auraient préféré l’entrée des technocrates au gouvernement, en lieu et place d’illustres inconnus. Ce gouvernement de dix membres sera investi après l’adoption prochaine de son programme d’action à l’Assemblée provinciale.Kasaî Occidental. L’Assemblée provinciale a créé une ligne de crédit budgétaire pour la promotion des droits humains. Cette mesure a été prise lors d’une formation de deux jours organisée récemment à Kananga par le Haut Commissariat des Droits de l’homme en faveur de députés provinciaux. L’Assemblée provinciale a inscrit les droits humains comme une priorité à vulgariser auprès de la population afin de l’aider à connaître ses droits pour mieux les défendre.Brèvesélectorale indépendante (CEI), se vend dans les rues et dans les boutiquesde cette cité qui abrite le bureau de liaison de la CEI pour le territoire de Lubero.«Moi, je ne vends que des isoloirs (en carton, NDLR), lance, sous le couvertde l’anonymat, un des vendeurs. Ils sont très recherchés. Plusieurs personnes les utilisent comme matelas.Les jeunes s’en servent pour confectionnerles plafonds de leur case ou de leur chambre.»«Je les utilise comme boisde chauffage»Des mamans vendeuses de sel et d’arachides grillées déchirent ces cartonspour emballer les produits. «Moi, je les utilise comme bois de chauffage,raconte une femme. Vous savez que trouver du bois est un casse-tête ici en ville. Alors, on se rabat sur ce carton qui ne coûte pas cher. Ça brûlebien et longtemps. Ça nous aide à préparer à manger pour les enfants.»En plein marché central de la ville, M. M., surpris en train de ranger sa marchandise dans une urne orange à façade transparente, estime que c’est «un emballage de qualité» : «À traverscette vitrine, je peux vérifier facilementqu’aucun de mes articles n’a été dérobé à partir du dépôt.»Dans les magasins situés aux abords de la ville, le matériel électoralest étalé en pleine rue. Au quartier Mutiri, K. K. dévoile la combine sans complexes. Il suffit, dit-il, de trouver un bon commissionnaire à la CEI : «C’est une bonne affaire. On revend le double, parfois le triple. Malheureusement,le matériel est en nombre limitéet très demandé.»Matériel «détourné»Plusieurs vendeurs de ces isoloirs et urnes racontent qu’ils se les procurentau bureau de liaison de la CEI. Athanase Meno, chargé de la formationdans ce bureau, dément catégoriquementcette version: «Nous n’avons jamais vendu quoi que ce soit. En principe, les urnes et bulletinsdoivent être détruits après usage. C’est ce que nous avons fait. Quant à savoir où ces vendeurs s’approvisionnent,posez-leur la question ! Mais ce n’est pas ici qu’ils les achètent».Toutefois, a-t-il précisé, une partiede ces objets a été donnée à des nécessiteux dans un but humanitaire. «Nous sommes surpris que des gens que l’on croyait aider préfèrent ensuitevendre», lâche-t-il amèrement. À la question de savoir si le bureau de Butembo va poursuivre les vendeurs, il répond diplomatiquement : «La CEI n’aime pas les problèmes.»Une source anonyme affirme cependantque certains agents, une fois leur contrat terminé, ont vendu à des tiers le matériel à détruire, histoire de se faire un peu d’argent avant de plier bagage. Chez les revendeurs, une grande urne coûte jusqu’à un dollar (540 Fc) et une petite 270 Fc. Pour une pièce en carton d’un isoloir, il faut compter 200 à 300 Fc.Gilets et antenne paraboliqueIl n’y a pas que les isoloirs et les urnes qui se retrouvent sur le marché. Les gilets des agents de la CEI portantle sigle de celle-ci ont eux aussi la cote. Surtout auprès des chauffeursde taxi qui les utilisent commeNORD-KIVU«tenues de camouflage». Quand ils les portent, ils parviennent, en effet, à amadouer plus facilement les membresde la Police spéciale de roulage (PSR).«Si vous avez ce gilet, vous avez le feu vert !» se réjouit A. K., qui exploiteune moto taxi sur le tronçon Beni-Butembo. Dans une université de la place, l’antenne parabolique d’un cybercafé porte l’inscription «CEI/RDC». Interrogé sur l’origine de ce matériel, le responsable des lieux se refuse à tout commentaire.N’empêche, à Butembo, certains se demandent avec quel matériel la CEI organisera les prochaines électionslocales, qui devraient avoir lieu d’ici la fin de l’année ou en début d’année prochaine.Kennedy WEMAInterCongo media/Syfia
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