vendredi 29 juin 2007

Congo-Kinshasa: 47 ans de chute libre, des chiffres en témoignent

Le Potentiel (Kinshasa)
OPINION
29 Juin 2007
Publié sur le web le 29 Juin 2007
Faustin Kuediasala
Kinshasa
En 1960, la Belgique, puissance coloniale, lègue à la République démocratique du Congo, un pays promis à un avenir meilleur. Ce 30 juin 1960, le peuple congolais a toutes les raisons de rêver d'un pays plus beau qu'avant.
Car, l'économie héritée de la colonisation est bine prospère. A cette date, la RDC est comptée parmi les pays promoteurs. En effet, son économie rivalise avec celle des pays tels que l'Afrique du Sud, la Corée du Sud, le Canada, etc.
Le 30 juin 1960, le peuple congolais a eu bien droit de rêver. En se proposant à travers l'hymne national de bâtir « un pays plus beau qu'avant », le Congolais ne s'est pas forcément trompé. Les réalités de ce temps légitimaient un tel rêve.
Mais, 47 ans après, le rêve s'est effrité au point de se fondre dans la réalité. Aujourd'hui, c'est plus des chiffres qui en témoignent. L'économie congolaise est bien à la dérive.
En 1960, la RDC est dans le rang des premiers. A cette époque, rien que dans la rubrique des produits agricoles, elle est dans le carré des producteurs de l'huile de palme, du caoutchouc, du café, du cacao, etc. Mais, c'est aussi une puissance minière avec ce que lui lègue notamment l'Union minière du Haut-Katanga (UMHK), qui se transformera plus tard en Générale des carrières et des mines (Gecamines). Quoi de plus normal qu'en ce 30 juin 1960 que le peuple congolais se permette réellement de rêver.
UN PAYS PROMOTEUR EN 1960
En 1960, la Belgique lègue à la RDC un pays voué à un avenir meilleur. C'est bien un pays prospère économique que le premier président de la RDC, Joseph Kasa-Vubu, découvre.
En ce temps, la RDC est non seulement une puissance agricole mais aussi une puissance minière. Le tableau de la production agricole est très impressionnant. Sur cette liste, on trouve le Cacao, le café, le bois, etc.
Le plus frappant, c'est dans la configuration de la production minière. En effet, tout y est ; au moins les métaux pour lesquels la RDC est qualifiée d'un scandale géologique par la richesse de son sous-sol. L'on croyait que le coltan est venu avec la guerre de 1996, tout comme le germanium. Mais, entre 1959 et 1967, la RDC produit ce qui, aujourd'hui est ignoré des statistiques nationales.
Pour preuve, les statistiques de l'activité productive renseignent au 15 juin 2007 comme production minière rien que le cuivre et le cobalt.
Où est parti le reste ? Nulle part en tout cas ; peut-être dans la nature ou dans les poches de ceux qui détiennent le pouvoir d'Etat. C'est cela aussi les signes de la paupérisation de ces 47 ans d'indépendance.
Pour se rendre compte du désastre qui s'est abattu sur l'économie congolaise, il faut bien comparer la situation entre 1959 et 1967 à la situation actuelle. Le fossé est bien grand. Car, en plus de quarante ans, l'économie Congolaise a tout perdu, et le congolais en même temps.
Aujourd'hui, la RDC est une puissance minière qui ignore même ce qui est produit sur son sol. Le coltan sort de l'Est sans que Kinshasa en soit au courant, tout comme le germanium est produit au Katanga sans qu'aucune trace apparaisse dans les comptes nationaux. Le pays a tout perdu au point de se dépouiller de ce qu'il a de plus cher, sa souveraineté.
Entre 1959 et 1967, la contribution de différents secteurs au Produit intérieur brut place le secteur primaire - agriculture et mines, avec prédominance du secteur agricole - au premier rang, vient en second lieu le secteur secondaire, et enfin le secteur tertiaire. Le décollage était donc bien planté pour un possible décollage économique, en prenant appui sur les secteurs agricoles et miniers.
A partir de 1967, le secteur agricole va céder sa place au secteur minier. Les 32 ans de la 2ème République va finalement reléguer l'agriculture aux oubliettes. C'est seul sur le secteur minier que la RDC d'appuiera pour son développement. Au commencement de la crise congolaise, affirme-t-on dans certains milieux, était le cuivre. Car, au début des années 1970, le cours du cuivre est à son plus fort. La RDC, avec la Gecamines, réaffirme son rêve d'un « pays plus beau qu'avant » et pense, malheureusement tout réussir grâce au métal rouge.
EVOLUTION DES INDICATEURS MACRO-ECONOMIQUES DEPUIS 2001
Des projets, dits « éléphants blancs » - car non productifs pour le pays - sont réalisés à l'espace de quelques années. Mais, quand la Gecamines commence sa descente aux enfers, le pays découvre le désastre d'une économie désarticulée, bâtie sur le cuivre. Le rêve s'est effondré.
Depuis 2001, l'économie congolaise s'est engagée sur le sentier de la croissance, après avoir enregistré beaucoup de contre-performances durant la décennie de 1990 à 2000.
En effet, d'importantes mesures en matière économique ont été arrêtées par le gouvernement dès l'aube du nouveau régime en 2001, au nombre desquelles l'on peut citer l'option du libéralisme de l'économie nationale, avec notamment la libéralisation des marchés minier et pétrolier, l'adoption du système de taux flottant de change, la promulgation de nouveaux textes de lois dont l'esprit est de promouvoir les initiatives privées, notamment en leur assurant la sécurité et les facilitations dont ils ont besoin (code des investissements, code minier, code forestier, code de travail), la réduction des taux de la fiscalité intérieure et la reprise de la coopération avec les institutions financières internationales (Banque mondiale, Fonds monétaire international).
Le dispositif économique ainsi mis en place a eu comme conséquence la stabilité des paramètres macro-économiques et la maîtrise de l'inflation qui ne faisait que galoper. Un regain de la productivité nationale est observé depuis lors, à la faveur de l'installation de nouvelles unités de production et/ou du ré-dimensionnement des entreprises existantes.
Dans ce contexte nouveau, après avoir enregistré beaucoup de contre-performances, l'économie congolaise s'est engagée sur le sentier de la croissance avec un taux de croissance de 5,8% en 2003 contre 3,5% en 2002. Il est passé à 6,6% en 2004 ; 6,5% en 2005 et 7 % en 2006. Il est attendu une croissance de 6,5 % en 2007.
L'inflation galopante qui prenait des allures inquiétantes a été maîtrisée, son taux ayant été ramené de 511,2 % à 135 % en 2001 ; 15,8 % en 2002 ; 4,4 % en 2003 et 9,2 % en 2004. La situation politique difficile en 2005 et en 2006 a entraîné une dégradation passagère, avec un taux d'inflation de 21,3 % en 2005 et 18 % en 2006.
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il n'y a pas de statistiques, des chiffres pour étayer l'argumentation?